FOMIES
Live - Muraille de Son
Vendredi11 août
Rock Garage Fuzz ●●●●●●●●●●
Si Reversal, dernier album en date des veveysans de Fomies, appelait au bouleversement d’une société en perte de contrôle absolu, force est de constater qu’un an après rien n’a bougé. C’est donc résigné, à grand renfort d’isolements, de jams infinies et de matériel analogique que le quintet a décidé de souffler, par lui-même, un vent nouveau sur son kraut/fuzz libérateur. Exemple de croissance organique au sein d’un monde éclaté ? Depuis ses débuts en 2017, Fomies n’a cessé de prendre de l’importance et de l’aisance à un rythme de croisière confondant (1 EP et 3 albums à ce jour). Passant d’un fuzz direct et incisif à un son plus étoffé et fouillé sans ne jamais rien perdre de son authenticité brute, le quintet veveysan pose avec Sudden Lag la plus haute marche de son ascension vers un Eden électrique et sauvage. Surfant la vague d’une épidémie mondiale qui n’en finissait pas, c’est avec la recette gagnante de son Reversal que le groupe est allé, une nouvelle fois, s’échouer dans une ferme française réhabilitée en studio d’enregistrement. Sainement coupé du monde, Fomies s’est offert toute la liberté et l’expérimentation nécessaires pour produire un quatrième album né de jams fougueuses, d’abus de caféine et de riffs galopants, entérinant définitivement leur volonté de creuser un véritable dédale sonore entre krautrock dansant et fuzz fiévreux. Et à ses textes allusifs, son groove hargneux, son grain analogique, le groupe rajoute ici l’audace et l’intempérance qui fait la réputation de ses prestations live. Balançant au diable les formats radio et autres tubes élagués en tout genre, Fomies prend le pari de s’épanouir pleinement en se libérant des contraintes et pose, ici plus que jamais, toute son éloquence scénique sur disque. Une folle chevauchée qui, si elle ne changera rien à la donne, aura au moins le sérieux mérite de faire s’ébranler un peu plus les ruines d’un monde sur lesquelles il fait bon danser. Enregistré au Grand Biolay (France) puis mixé et masterisé par Loïc Gaillard, le disque est également l’œuvre graphique de l’artiste Nicolas Degaudenzi.
